Des scientifiques japonais et américains ont découvert une nouvelle espèce de baleine à bec, qu’ils ont appelée Berardius minimus, selon un article publié dans la revue Nature le 30 août. Elle a été observée dans le nord du Japon, le long des côtes de l’île d’Hokkaido, dans le détroit de Nemuro, situé entre le Japon et les îles Kouriles en Russie.
Les autres baleines à bec s’appellent Berardius bairdii, soit bérardie de Baird ou baleines à bec géantes, découvertes vers le milieu du 19e siècle et décrites en 1883, et sont plus grandes (9 à 11 mètres) que les Berardius minimus, qui font 6 à 7 mètres de long. L’ADN des animaux est différent, leur couleur aussi, cette nouvelle baleine ayant une peau plus sombre, tout comme les boites crâniennes et leur bec, plus court.
Ces baleines à bec évoluent dans l’océan Pacifique nord. C’est à l’occasion de l’échouage de certains spécimens sur les côtes de la mer d’Okhotsk que les scientifiques ont pu les observer plus en détail, alors que les baleiniers japonais les croisaient depuis plusieurs années sans savoir à quelle espèces elles appartenaient précisément.
En effet, ces baleines ne sont pas faciles à observer. Elles plongent à plus de 3000 mètres de profondeur et peuvent rester en apnée durant une heure. En général, les baleines à bec sont considérées comme des championnes de l’apnée, à l’instar de la baleine de Cuvier, capable de rester 2 heures sous l’eau.
Des conditions d’observation difficile, donc, et qui expliquent en grande partie pourquoi elles n’avaient pas encore été découvertes. Toutefois, aucune femelle adulte n’a pour le moment été observée. Enfin, on en connaît très peu sur l’aire de répartition de ces animaux. Il reste encore beaucoup à apprendre concernant ces animaux.
Une telle découverte d’un mammifère aussi gros est vraiment exceptionnelle à notre époque.