La Grèce n’est plus un sanctuaire pour les baleines et les mammifères marins. Ses eaux sont devenues un cimetière marin. En effet, on apprend que 60 % des baleines, dauphins et cachalots tués l’ont été par des bateaux.
Ailleurs sur la planète, les mammifères marins sont l’objet de pêche, de chasse illégale (Japon, Norvège, Islande), victimes de la pollution, des filets de pêche, des sonars sous-marins, et aussi des rencontres mortelles avec les navires comme des pétroliers, des cargos, des paquebots de croisière. Mais en Grèce, l’une des régions du monde les plus achalandées en matière de trafic maritime, les proportions sont énormes !
Le pays tente actuellement de régir le trafic en déplaçant légèrement certaines voies maritimes (dans l’ouest du Péloponnèse notamment) afin de préserver des eaux moins profondes et plus proches des côtes, plus propices aux mammifères marins. Un déplacement qui ne gênerait en rien le trafic maritime et permettrait d’aider grandement à résoudre ce très gros problème.
Les hélices des navires sont les principales armes tueuses de mammifères marins, mais pas uniquement. Certains mammifères voient leurs os carrément broyés par le choc avec l’avant des bateaux. Ils vont ensuite s’échouer, agonisants, sur les plages. Une manière de mourir particulièrement atroce.
Alertés par le docteur Alexandros Frantzis, océanographe de l’Institut de recherche sur les cétacés pélagiques (Pelagos Cetacean Research Institute), le gouvernement grec, l’Organisation maritime internationale (OMI) et la Commission baleinière internationale (CBI) ont enfin pris conscience du phénomène et travaillent ensemble à déplacer ces voies maritimes dangereuses pour les cétacés. Et le temps presse : il ne resterait qu’environ 300 cachalots dans les eaux grecques, par exemple, leur endroit préféré en mer Méditerranée.